LIN cultvé
En association avec les pommes de terre, les tomates ou les aubergines, le lin est un très bon répulsif à doryphores.
Depuis des milliers d’années, les peuples d’Asie Centrale, les Égyptiens, les Grecs et les Gaulois ont favorisé le développement d’une espèce nommée “usitatissimum”. La plus ancienne fibre au monde est celle du lin trouvé dans la grotte de Dzudzuana en Géorgie remontant à 36 000 ans. Ce lin cultivé (Linum usitatissimum L.), très différent de ses ancêtres, est une espèce annuelle.
Dès la fin du 16ème siècle, la Bretagne importe des semences de Zélande et des régions Nord.
Un document de 1636 sur la culture du lin dans la région de Saint-Brieuc évoque l’arrivée de nouvelles graines de lin de « Danzig de flandre ». Des archives mentionnent la « linette de flandre », terme générique qui désigne la semence de lin venant des pays du nord.
Entre 1727 et 1731, les statistiques montrent qu’en Bretagne, les semences de lin viennent de la Baltique. Elles arrivent dans le port de Roscoff, transportées par bateaux pendant 3 mois dans des barils de chêne pesant 160 livres, soit 75 à 80 kg.
Vers 1750, Roscoff reçoit 12 000 barils de semences de lin par an, soit 9 000 quintaux de semences. Ces barils sont ensuite transportés par des barques de cabotage vers Paimpol ou Saint-Brieuc, Morlaix, Pontrieux, Tréguier…
Cet approvisionnement en semences de la Baltique va se poursuivre jusque vers 1935.
Les agriculteurs bretons constatent que leurs graines dégénèrent rapidement, en 3 années.
Cette dégénérescence est liée à la période de récolte. En effet, le lin est arraché début juillet, avant
maturité pour faciliter le travail de la fibre, alors que septembre serait la période la plus propice pour la maturité des graines.
Les semis très serrés ne sont pas non plus favorables au bon remplissage des graines.
Ainsi, tout s’explique !
La qualité des semences, indispensable à la réussite des cultures, justifie l’importation en quantité des graines de la Baltique pendant des siècles, même à un prix naturellement élevé.